samedi 15 mars 2014

Premier exploit de la co-équipière-boulet que je suis à San Salvador de Jujuy

Samedi 16 mars, j'ai passé une excellente nuit mais je reste clouée au lit, nauséeuse et avec un mal de tête terrible. Je ne sais pas si ce sont les sandwichs douteux ou le wok de la veille mais je ne vais pas pouvoir rester au lit bien longtemps. Il s’ensuit de longs et interminables aller-retour entre mon lit et les toilettes qui, bien entendu, se situent, à l’extérieur de la chambre (sinon, ce ne serait pas marrant). 

C’est un véritable coup dur ! J'ai bien connu quelques galères depuis le début de cette aventure (perte de papiers, loupés de bus, difficultés pour se loger,…) mais je trouvais toujours des solutions pour poursuivre ma route. Cette fois-ci aucun moyen d’avancer, je m’écroule sur le lit à chacun de mes retours des toilettes, lit que je dois quitter cinq minutes plus tard pour rejoindre à nouveau les toilettes. Je me résous à traîner ma misère jusqu'à la réception de l’hôtel pour prendre une nuit supplémentaire. Je n’aurai donc rien de très attrayant à vous raconter sur cette journée que je peux résumer en trois mots : lit, toilettes, smecta.

Dimanche 17 mars, je me réveille patraque et même si mon colon intestinal n’est pas très fiable, je décide de m'aventurer en ville. Advienne que pourra, je me ruerai dans le premier bar ou restaurant si cela s’avère nécessaire !
San Salvador de Jujuy est la capitale de la plus petite et de la plus pauvre des provinces d’Argentine : la Province de Jujuy. J'arpente le centre ville quasi-désert car c'est dimanche et comme tous les dimanches, les Argentins sont en famille ou réunis dans des églises.


Alors que je m'approche de la Plaza Belgrano, le mauvais karma me poursuit et un oiseau ne trouve rien de mieux à faire que de se soulager sur moi ! Quelle poisse : c’est quand même la seconde fois en un mois ! Et après la journée d’hier, c’est la cerise sur le gâteau ! Je garde le sourire : de toute façon, je n’ai plus de force pour pouvoir m’énerver mais je commence à penser que je suis la cible d’une coalition d’oiseaux argentins.
J'arrive à la Plaza Belgrano, laquelle est encerclée par le musée historique de la province, la maison du gouvernement et la Iglesia catedral.





Puis, je profite de la quiétude du dimanche pour passer un peu de temps dans le Centre culturel où, après avoir échangé quelques mots avec un gardien très chaleureux, celui-ci s’improvise guide de l’exposition organisée en hommage à Aguedo Abalos Cussi. Pour honorer la mémoire de ce peintre-sculpteur originaire de la province de Jujuy, décédé le 10 février dernier, 77 artistes ont créé et exposé une œuvre symbolisant l’une des facettes de l’art d’Aguedo Abalos Cussi. L’exposition est très belle et grâce à la gentillesse du gardien, je saisis à quel point cet artiste contemporain à marquer ses pairs et a su gagner leur admiration et leur respect. J’aime d’autant plus mon gardien que celui-ci m’autorise à utiliser les seules toilettes du Centre culturel réservées au personnel !

Je pars ensuite pour le marché artisanal qui se situe de l’autre côté de la rive du Rio Grande, dans le quartier pauvre de San Salvador de Jujuy.



Sans surprise, c’est le quartier qui me plaît le plus, qui est le plus authentique. Je m’attable dans un petit resto-snack où les quelques clients présents ont tous les yeux rivés sur la télévision. Ces derniers jours, j'entends beaucoup parler du décès du Président vénézuélien ultranationaliste, Hugo Chavez, qui suscite les passions de son peuple et des médias. Je me dis qu’un séjour au Venezuela est fortement compromis en cette période de pseudo-élections présidentielles où il est d’ores et déjà convenu qu’un membre de la « team » Chavez reprenne le flambeau. Tant pis, et puis il n’est vraiment pas certain que j'ai le temps d’atteindre le Venezuela au cours des trois mois de voyage qu'il me reste.




Je n’en ferai pas davantage aujourd'hui, je n’en suis pas capable. Je rentre me reposer à l’hôtel où je reste une nuit supplémentaire pour être d’attaque demain. San Salvador de Jujuy marque une étape décisive de mon voyage : c’est la dernière ville visitée en Argentine. Demain, je quitte ce pays que j'aime tant pour faire ma troisième et dernière incursion au Chili, afin de me rendre dans le désert d’Atacama.

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