samedi 25 mai 2013

Osorno : le début d`une seconde escapade au Chili !!!


Vendredi 1er mars, je me réveille à San Carlos de Bariloche. J'avais prévu initialement de poursuivre ma route en direction de Mendoza en réalisant le trajet à travers le Chili car les compagnies de bus proposent des tarifs plus intéressants. Mais cette traversée des terres chiliennes me donne envie de m'y attarder pour voir un peu ce qui se passe de l`autre côté de la frontière. Perle, une Chilienne rencontrée sur les bancs de la Faculté de Droit me conseille de faire un saut à Santiago, la capitale du Chili, et à Valparaiso, une ville située au bord du Pacifique. Ces conseils attisent ma curiosité et mon précédent séjour dans le sud du Chili, à Punta Arenas et Puerto Natales, me laisse un bon souvenir. Alors pourquoi pas renouveler l`expérience ? C`est décidé, je passerai quelques jours au Chili ! 

Il est 6h du matin et j'attends sous la pluie un bus ou un taxi qui pourrait m'amener à la station de bus. A cette heure-ci, San Carlos de Bariloche est endormie et je commence à désespérer. Soudainement, une voiture s`arrête devant moi et le conducteur me propose de me déposer. Il rentre chez lui après une soirée en boîte de nuit et veut bien faire un détour pour que je puisse attraper mon bus à l`heure. Je suis chanceuse et apprécie d`autant plus la compagnie du conducteur qui semble être un joyeux luron !

Me voici à la station de bus et je prends mon billet pour me rendre au Chili et plus précisément à Osorno. Cela me permettra de faire une halte avant de rejoindre Santiago. Je pars à 7h30, quitte la Province du Rio Negro et roule à travers la Province de Neuquen. Après plusieurs heures de route, je traverse la frontière qui sépare l`Argentine et le Chili et mon passage à la douane se fait sans encombre. Le trajet se poursuit quelques heures de plus .

Il est 15h quand j'arrive enfin à Osorno. Osorno est une petite ville de 142 000 habitants située dans le centre du Chili et à 910 km au sud de Santiago. Pour les voyageurs, cette ville est un lieu de passage pour se rendre à la capitale ou au Parc national Puyehue. Dès mes premiers pas, je découvre une ville populaire en pleine effervescence. En observant les gens que je croise, une bonne partie d`entre eux semblent être des descendants de Mapuche, un peuple indigène implanté dans cette région du Chili. Les gens vont et viennent au milieu des voitures qui klaxonnent et des vendeurs à la sauvette. C`est un joyeux bordel ! 
Je décide d`élire domicile pour cette nuit à l`Hostal Chakana. Celui-ci est géré par une charmante mamie qui ne manque pas d`imagination pour agrandir sa demeure et accueillir le plus grand nombre de clients. En effet, en dehors du salon et des chambres avoisinantes situés dans le bâtiment principal, les couloirs et les autres chambres sont des extensions en préfabriqué. Mais peu importe, les lieux sont propres et la maîtresse de maison très serviable !

Je repars en direction du centre-ville. Je m'arrête sur une place publique. Bien que ce soit vendredi, la place est très fréquentée : des jeunes jouent au baby-foot, d`autres personnes sont assises, mangeant une glace et écoutant ceux qui prennent le micro, laissé à la disposition de chacun pour s`exprimer. Un homme, bible à la main, fait un discours très passionné. Cette passion est impressionnante et la réaction qu`elle suscite chez les gens également : certains prient à voix haute et d`autres pleurent.



Surprise par tant de ferveur, je reste spectatrice de cette scène quelques temps puis, la gêne prenant le dessus, je décide de poursuivre ma route. Je me promène dans les rues du centre ville qui me mènent près d`une église.



L`après-midi s`achève et la nuit s`installe progressivement. La vie nocturne à Orsono ne me semble pas très chaleureuse alors je décide de rejoindre l`auberge.

Samedi 2 mars, cela fait un mois aujourd'hui que je suis arrivée en Amérique latine et je réalise que les journées défilent à grande vitesse. Je me remémore ce premier mois avec plaisir et suis assez contente du chemin parcouru en Argentine, en Uruguay et au Chili. Le plaisir est d`autant plus grand que j'ai réalisé ce trajet en un mois seulement et qu`il m'en reste encore trois pour découvrir d`autres lieux et d`autres pays :)

Me voilà donc repartie dans les rues d'Osorno. Malheureusement, je n`ai pas pu laisser mon sac à dos à l`auberge car la mamie craignait d`être tenue pour responsable en cas de vol. Bien résolue à ne pas faire la Tortue ninja toute la journée, je recherche un lieu où je pourrais me débarrasser de ma carapace. Les casiers situés à l`entrée d`un centre commercial sont destinés à accueillir des sacs de mini-pouce. Je tente d`y ranger mon sacs en quichant un peu mais c`est laborieux. Une jeune femme assiste à la scène et m'indique que l`un des vendeurs situé sur le marché fait également du gardiennage. L`endroit n`inspire pas confiance mais le vendeur est très aimable et un gardien se tient en permanence devant la porte du local où sont rangés les bagages. Alors, c`est décidé, j'y dépose  ma carapace !



Je poursuis ma visite de la ville et arrive à une autre place publique située face à une église dont l`architecture est très étrange.



Au fur et à mesure de ma visite, je m'aperçois que la ville compte un nombre important de casinos et de salles de jeux d`argent.


Puis, je m'éloigne du centre ville pour rejoindre un parc où je passe quelques temps à me promener.



L`heure est venue de partir récupérer mon sac. A mon arrivée, tout est nickel, rien n`a disparu ! Mon bus pour Santiago part à 22h. Cela me laisse le temps de dîner avant le départ. Je cherche un lieu à proximité de la station de bus. A mon grand étonnement, plusieurs snacks pourtant ouverts et remplis de clients ont leur porte d`entrée fermée à clés. Tous les clients ont les yeux rivés sur la télévision qui diffuse un match de foot et personne ne s`aperçoit que je suis là en train de frapper à la porte ! Muuuuuuuu!

Je tente ma chance ailleurs et vais dîner dans un bar restaurant qui ressemble davantage à un bar pour alcoolique notoire. La clientèle est exclusivement masculine et vend du rêvé ! Je suis quand même bien accueillie et les clients ne portent pas de regards insistants sur moi, alors je décide de rester manger. 
Soudainement, pendant le repas et alors que les discussions entre alcooliques vont bon train, j'entends un grand fracas semblable à un coup de fusil. Le bar devient immédiatement silencieux et plus personne n`ose parler ou bouger. Le fracas provient de la table derrière moi et je reste immobile, ne voulant pas me retourner pour vérifier s`il s`agit d`un coup de fusil. L`auteur de ce coup d`éclat se lève de sa chaise et se dirige tranquillement vers la sortie du bar. La patronne du bar intervient et demande à son acolyte resté assis de quitter immédiatement les lieux. Celui-ci prétexte avoir payé sa bière et avoir le droit de rester pour la boire. En voyant une serveuse ramasser des morceaux de verre, tout le monde commence à comprendre ce qui s`est passé : il s`agit d`une rixe qui a dégénéré entre deux alcooliques et l`un d`entre eux a empoigné sa chope de bière pour la fracasser sur un coin de table. Comme la chope était vide, le bruit était sec et aucun liquide ne s`était déversé sur le sol, ce qui laissait penser qu`il pouvait s`agir d`un coup de fusil. Bon, me voilà rassurée ! Je finis mon plat rapidement et rejoins la station de bus.

Il est 22h mon bus part en direction de la capitale : un jour et demi de trajet m'attend !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire