mardi 19 mars 2013

Rio Gallegos : une ville accueillante !!!


Vendredi 15 février, je dois déjà dire aurevoir à la jolie ville de Puerto Madryn. Je souhaite continuer ma route vers le sud de l`Argentine et m'enfoncer davantage dans les terres de la Patagonie. Mon prochain objectif est de rejoindre le glacier Perito Moreno. Lors de l`organisation de mon périple, sachez que j'ai évité une erreur monumentale (contre-toute attente, je m'améliore) ! Il existe une ville qui s`appelle Perito Moreno mais qui ne se situe pas pas dans le Parc national des glaciers. Cette incohérence m'a mis la puce à l`oreille et j'ai rapidement compris qu`il s`agissait d`un homonyme sans lien réel avec le glacier. En effet, le glacier Perito Moreno ne se situe pas près de la ville de Perito Moreno mais à El Calafate.
Une fois le piège déjoué, je m'aperçois qu`il n`est pas possible de se rendre directement à El Calafate en partant de Puerto Madryn. je dois effectuer mon trajet en deux temps et faire une halte à Rio Gallegos, qui est un lieu de passage obligatoire pour se rendre à El Calafate, Punta Arenas ou bien encore Ushuaia. J'ai pris cette nouvelle positivement : cela me permettra de découvrir une autre ville !

Le départ pour Rio Gallegos est prévu pour 19 heures. J'aurais souhaité profiter de cette dernière journée à Puerto Madryn pour me baigner mais les températures se sont rafraîchies. Je pars donc déjeuner en ville et me promener une dernière fois sur le front de mer. A mon retour à l`auberge de jeunesse pour récupérer mon sac,je renconttr Louise. Elle aussi part à Rio Gallegos mais le bus qu`elle devait prendre plus tôt dans l`après-midi a énormément de retard ! Je sens bien que ma chance légendaire est de retour ! Louise vient de Belgique et travaille pour un site web de recherche d`emplois : c`est une super nana, courageuse et indépendante, qui réalise seule son voyage à travers l`Amérique latine. Ce n`est pas sa première expérience en la matière : elle a déjà entrepris de voyager seule en Afrique. L`ensemble de ces qualités associé à sa spontanéité me font énormément penser à une jeune femme de Perpignan rencontrée dans un milieu professionnel et qui m`a fait la joie de devenir une amie.


Nous partons ensemble à la station de bus. Celui de Louise arrive enfin après plusieurs heures de retard. Le mien arrive peu de temps après, à l`heure prévue. Je suis soulagée ! Mais vous connaissez déjà ma grande histoire d`amour avec les bus et celle-ci ne pouvait pas prendre fin à Puerto Madryn ! Après avoir déposé mes bagages en soute et m'être installée dans le bus, le chauffeur semble rencontrer des difficultés pour faire redémarrer le bus ! Muuuuuu !!! Après plusieurs tentatives, le bus ne peut plus repartir. Le chauffeur se résigne donc à appeler un mécanicien. Je n`ai d`autres choix que d`attendre l`arrivée du mécanicien dont l`intervention pend fin à ... minuit !!!

Me voilà donc partis pour un trajet en bus de 18 heures ! J'arrive donc à Rio Gallegos, ville de la province de Santa Cruz, samedi 16 février en fin d`après-midi. Il ne fait pas encore nuit. Plus je me dirige vers le sud de l`Argentine et plus les journées s`allongent ! Mais plus je me dirige vers le sud du pays et plus il fait froid ! A première vue, la ville ressemble à une cité dortoir qui n`a rien de très attrayant ! Mais je partirai quand même à sa découverte demain ! Pour l`instant, direction l'auberge de jeunesse pour déposer mon sac et me remettre de ce long trajet. Je loge à la Hosteria La Posada.


A mon arrivée, le lieu est austère. Le personnel est froid et impoli : aucune salutation et aucun remerciement et ce, en toute circonstances ! Un portrait de Nestor Kirchner, ancien Président de l`Argentine et mari défunt de l`actuelle Présidente, Cristina Fernandez de Kirchner, est accroché sur le mur au-dessus de l`accueil. Ceci contribue à l`ambiance chaleureuse des lieux ! La ville de Rio Gallegos est le fief de la famille Kirchner. C`est ici que les parents de Nestor Kirchner ont élu domicile lorsqu`il ont quitté la Pologne. Nestor Kirchner a été Gouverneur de la province de Santa Cruz avant de devenir Président de l`Argentine. Les habitants de Rio Gallegos sont donc très fiers que leur ville soit le berceau d`une famille dont le fils a accédé à la Présidence. 

Désireuse de passer la soirée dans un lieu un peu plus sympathique, je pars dîner en ville. Mais, à mon grand regret, l`austérité laisse place à l`hostilité. Il est impossible de marcher sur les trottoirs : les chiens gardant les maisons de leur maître semblent tous enragés ! Ou que je sois dans la ville, les chiens sont agressifs et leur gueule dépasse entre les barreaux des grilles des jardins. Je marche donc sur le bord des trottoirs pour ne pas risquer de me faire mordre. 
Je croise également des personnes, sorties d`un bar pour fumer, qui me regardent avec insistance. Elles me provoquent en faisant un bruit de la bouche semblable à celui que nous utilisons pour appeler un chien.
Je suis pressée d`arriver au centre ville. Celui-ci n`est pas très étendu et peu fréquenté pour un vendredi soir. Le Casino et quelques enseignes lumineuses seront les seules animations de ce vendredi soir !



Je dîne dans un restaurant où la serveuse est très sympathique (enfin !) tellement sympathique qu`au moment de payer l`addition et de me rendre notre monnaie, elle me donne à 10 pesos près, la somme exacte que j'ai payée. J'ai beau essayer lui expliquer qu`il y a une erreur mais la serveuse est sûre d`elle : c`est bien la monnaie qui me revient ! Je rentre me coucher.

Dimanche 17 février,  j'entends les mouches voler pendant le petit-déjeuner. Les membres du personnel est toujours aussi agréable avec moi ! Je suis surprise de m'apercevoir qu`ils sont tout autant irrespectueux entre eux. Cela me choque car ils semblent tous d`origine péruvienne ou bolivienne et j'aurais imaginé un comportement solidaire les uns envers les autres. En réalité, la responsable ne parle pas à son équipe : quand il y a une tâche à accomplir, elle prononce le nom d`une personne et lui montre d`un geste de la main l`endroit ou elle doit nettoyer. Il va de soi que "s`il te plaît" et "merci" ne sont pas de rigueur. Cette situation me fait penser à une scène du film "Django unchained" quand le vieil esclave devenu libre et chef des esclaves traite, aussi mal que pourrait le faire son maître, les esclaves serviteurs qui sont pourtant ses semblables.

Je pars me promener à nouveau dans le centre de la ville. Sur le trajet, les rues sont toujours autant désertes et tristes. J'ai l`impression que cette ville s`est développée dans le passé mais se meurt aujourd'hui. 




Je me rends ensuite à la Plaza San Martin.




Le centre ville étant rapidement visité, je décide de partir marcher sur les berges du fleuve qui débouche sur l`océan atlantique et duquel la ville tire son nom : le Rio Gallegos. Et c`est dans ces moments-là qu`il est toujours stupéfiant de s`apercevoir que quelle que soit la laideur des œuvres bâties par l`homme, la nature demeure toujours majestueuse et nous offre les plus beaux paysages. 



Ma journée se termine sans être enchantée par cette halte à Rio Gallegos. Je réfléchis à changer mon itinéraire pour que ce séjour ne soit pas la seule expérience dans le sud de l`Amérique latine. Par conséquent, je continuerai demain mon chemin vers le sud et traverserai la frontière pour rejoindre le Chili et la ville de Punta Arenas !

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