Mercredi 13 mars, après seulement 3h de bus, me voici arrivée dans l’Altiplano (Plaines d’altitude). Situé au cœur de la
cordillère des Andes, l’Altiplano est la plus haute région habitée au monde
(3 300 mètres d’altitude en moyenne) après le plateau du Tibet.
L’Altiplano est entouré de crêtes montagneuses des
volcans actifs à l’ouest et du désert d’Atacama au sud-ouest, le secteur le
plus aride. C’est donc l’ouest de l’Altiplano que je vais découvrir dans un premier temps. Ce ne sera qu’un début car l’Altiplano s’étend sur 4 pays
(Argentine, Chili, Bolivie et Pérou) et sur près de 1 500 km de long. Et
je compte bien en parcourir une grande partie ! Même si je sais
que certains points de l’Altiplano culminent à plus de 6 000 mètres
d’altitude, mes connaissances ne sont aujourd'hui que des chiffres et des
images vus sur internet et je suis loin d’imaginer ce qui m'attends réellement.
Je débute mon parcours dans l'Altiplano par
la découverte de la ville de Salta, seconde plus grande ville du nord de
l’Argentine après San Miguel de Tucuman. Située à 1 200 mètres d’altitude, cette ville
appelée de tous « Salta la linda » (Salta la belle) est célèbre pour
son architecture coloniale. Sa situation géographique en fait un lieu
stratégique pour les communications avec la Bolivie et le nord du Chili.
Il est 23h quand j'arrive à Salta. Mes premiers pas dans cette ville se font en taxi, à la recherche d’un hostal où
passer la nuit. Il est tard et je n’ai pas envie d’être très regardante.
Mon chauffeur de taxi me propose de me déposer à l’auberge de jeunesse
« El Corre camino ». Il sonne à la porte de l’auberge et se renseigne
pour moi sur la disponibilité des chambres. Je suis accueillie par
Guillaume, un Français qui occupe un poste de gardien de nuit dans cette auberge. Je réalise que cela fait
maintenant quelques temps que je n’ai pas rencontré un Français sur mon chemin et je prends plaisir à discuter avec lui avant d’aller me coucher.
Jeudi 14 mars, je me réveille péniblement. La
nuit passée à « El Corre camino » a été bruyante et je suis surprise d’apprendre que ce sont les gérants de l’hostal qui ont fait tout ce remue-ménage.
Après m'être traînée péniblement sous la douche, je me dis qu’un
petit resto italien m'aiderait à me réveiller définitivement. Ce n’est pas
une surprise si je vous dis qu’avoir le ventre plein n’aide pas à se
réveiller.
Par conséquent, une ballade digestive s’impose. Elle
débute par la visite du centre-ville de Salta, avec sa Plaza 9 de Julio (Place
du 9 juillet) où trône une statue du Général San Martin sur laquelle un nombre
impressionnant de pigeons a choisi d’élire domicile. Après un mois et demi à
parcourir l’Amérique du sud, je peux vous dire qu’une ville en Argentine
sans Plaza 9 de Julio ou Plaza Independencia et sans statue du Général San
Martin, ça n’existe pas ! C’est la base :)
Sur un côté de cette place, se trouve le
Colonial Cabildo (Conseil d’administration colonial) qui régissait la
municipalité à l’époque de l’Empire colonial espagnol. Il s’agissait de l’institution
représentant la couronne espagnole sur le sol argentin.
Je visite également la Catedral
Basilica déclarée monument historique national depuis 1941. Cette cathédrale,
dont une partie a été reconstruite à la fin du XIXe siècle suite à un
tremblement de terre, regorge de richesse. L’intérieur de la cathédrale est
impressionnant !
Tout en parcourant les rues de la
ville de Salta, je suis touchée par son atmosphère particulière née d’un
mélange d’architecture coloniale et de culture gauchesca argentine. En effet,
les gauchos (peuple de gardiens de troupeaux d’Amérique du sud) ont joué un
rôle important à Salta, lors de la guerre pour l’indépendance. L’un d’entre
eux, Martin Miguel de Güemes a formé et commandé des escadrons de gauchos pour défendre
la ville ainsi que celle de San Salvador de Jujuy. Nombreux sont ceux qui
reconnaissent que sans lui le Général San Martin n’aurait pas pu remporter ses
batailles libératrices.
Malheureusement, Martin Miguel de
Güemes fût grièvement blessé lors d’une attaque surprise des troupes espagnoles
et succomba le 17 juin 1821. C’est ainsi que le 17 juin de chaque année, des
milliers de gauchos venus de tout le Nord-ouest de l’Argentine se réunissent à
Salta pour célébrer la mémoire de ce gaucho qui marqua l’histoire de l’Indépendance
de l’Argentine.
Je pars ensuite faire
quelques courses et surtout acheter de la viande de bœuf argentine pour ce soir. A mon retour à l’hostal, je suis
heureuse de retrouver Guillaume avec qui je partage mon repas et ma soirée. On partage aussi quelques verres avec un Argentin qui occupe également
un emploi de gardien de nuit à l’hostal en plus de son job de policier. Puis
direction le lit, demain le réveil sonnera à 6h pétantes pour partir à la
découverte des merveilles de l’Altiplano !
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