Mar del Plata : une expédition sans fin !

Samedi 9 février, je suis à la gare des bus de Buenos Aires prête à partir pour Mar del Plata. La gare est immense et brasse une foule de gens empressés. Je suis arrivée avec un peu d`avance et peux profiter du laps de temps qui me reste pour acheter à boire et à manger pour le bus. Au moment de mettre mes bagages en soute, un homme n`appartenant pas à la compagnie de bus prend mes bagages pour les ranger. C`est assez commun en Argentine que des personnes sans emploi réalisent ce type de petits travaux de manière volontaire. Ils ne sont pas rémunérés par la compagnie de bus mais par les pourboires que les voyageurs leur donnent.

J'apprécie le service rendu car les soutes ne sont pas au raz du sol et il convient de soulever les sacs au-dessus de sa tête pour pouvoir les ranger. Je vous laisse imaginer le sketch si j'avais du le faire moi-même !

Je pars à 11h avec un petit quart d`heure de retard. Mon arrivée est annoncée pour 16 h. Sur la route, une fois sortie de Buenos Aires, je me retrouve très vite dans  la pampa (et pour une fois, ce n`est pas qu`une expression !). Les paysages sont magnifiques : je suis entourée de vastes étendues de steppes asséchées. Les terrains sont rarement habités. Mon regard qui se perd au loin dans ces vastes étendues est parfois attiré par de grands panneaux publicitaires posés sur le bas côté des routes. 

Seuls les terrains sont désertés. La route qui mène aux stations balnéaires situées au sud de Buenos Aires est, quant à elle, très fréquentée ! Le bus roule au pas, coincé dans les bouchons, et met énormément de temps à rejoindre l`autoroute. S`il n`y avait pas de péage d`entrée, je n`aurais pas remarqué que le bus rentre sur une autoroute ! En effet, l`autoroute ne ressemble en rien à ce qui me vient à l`esprit quand on parle d`autoroute : pas de barrières de sécurité, de voies d`insertion, de bandes d`arrêt d`urgence ou bien encore d`aires de repos. C`est tout simplement une route payante ! C`est très amusant de voir des gens arrêter leur véhicule, comme bon leur semble, pour pique-niquer sur les bas côtés de l`autoroute alors que je suis encore et toujours coincée dans des bouchons ; ou bien encore, donner un coup de voulant au dernier moment pour rejoindre la station essence implantée en bord de route.

Après plus de 3h de bouchon, le bus roule enfin à une vitesse normale. Il est 20 h et j'arrive enfin à Mar del Plata ! Cette arrivée tardive ne joue pas en ma faveur pour trouver un logement pour la nuit. Je rejoins l`avenue Santa Fe située dans le centre ville pour trouver un cyber café et lire mes mails de réponse à mes demandes de réservation d`une chambre. Je fais cette dernière vérification à tout hasard mais sans trop y croire. J'envisage de faire du porte à porte d`hôtel en hôtel et je me prépare à ce que cela dure quelques heures. C`est vraiment le poids après un trajet en bus de 9h mais je n`ai pas le choix ! 

Effectivement, toutes les réponses reçues sont négatives. Je vérifie également les mails échangés avec Lucas, un Argentin vivant à Mar del Plata et rencontré sur le site internet Couchsurfing. Celui-ci ne pouvait pas me recevoir car il avait déjà une invitée pour le week-end  mais il m'avait informée qu`il attendait toujours la confirmation de son arrivée. J'ai effectivement reçu un mail de sa part pendant que j'étais coincée dans les bouchons ! Il m'informe que son invitée s`est désistée et que je peux venir dormir chez lui ! Il est maintenant plus de 21h et j'ai reçu ce mail cet après-midi : je l`appelle pour savoir si sa proposition tient toujours malgré mon arrivée tardive ! Alléluia, Lucas m'offre l`hospitalité pour deux nuits !

Me voilà dans un taxi en direction de la maison de Lucas, heureuse de faire la rencontre d`un Argentin dont l`aide m'est d`un grand secours et soulagée d`avoir trouvé un toit pour dormir ! J'arrive dans un quartier résidentiel de Mar del Plata. Lucas nm'attend sur le pas de la porte de sa jolie maison.

Il m'accueille chaleureusement et me met tout de suite à l`aise. Je n`en reviens pas : en trois secondes, le cauchemar se transforme en une belle rencontre ! Je prends beaucoup de plaisir à discuter avec Lucas. Lui aussi aime les voyages et les rencontres et sa maison est décorée par de jolis souvenirs ramenés de son roadtrip au Mexique. Lucas est infirmier en ambulance le week-end et docteur en radiologie la semaine : autrement dit, il travaille 7j/7. C`est quelqu'un de très altruiste tant envers les gens que les animaux : il a 6 chats dont certains ne sont là que de passage, pour se rassasier avant de repartir vagabonder. Nous partons ensemble acheter une pizza chez le pizzaiolo du coin et nous buvons une bière en terrasse. La discussion va bon train et j'apprécie la chance que j'ai de pouvoir enrichir mon expérience par des échanges avec des Argentins.

Je suis fatiguée mais heureuse que cette longue journée se termine aussi bien ! Avant de me coucher, je m'amuse de voir deux des chats de Lucas m'espionner à tour de rôle en se cachant derrière mon gros sac. Je m'écroule de fatigue mais demain j'irai visiter Mar del Plata !