Mardi 19 mars, au réveil, je décampe rapidement
de mon auberge pour rejoindre l’hostal Miskanty et la salle de bain de ma chambre ! Hier soir, c’était vraiment rude de s’endormir couverte de
poussière et sans prendre de douche. Je pose mes affaires au Miskanty et
prends une douche rapide mais appréciable. Dans un désert, l’eau c’est vital,
il faut l’économiser !
Puis, je me rends dans un petit salon de thé,
situé sur la place centrale, pour prendre un petit déjeuner qui me donnera
l’énergie nécessaire pour partir à la découverte du désert. Requinquée, j'écume les points d’information et les offices de tourisme à la recherche d’infos.
Très vite, je m'aperçois que les agences ont
le monopole des circuits touristiques et cherchent à me convaincre que
l’aridité du désert ne permet pas de partir à sa découverte par ses propres
moyens. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot : mes pas fouleront la
terre du désert d’Atacama ! Hors de question de le parcourir en mini
bus ! Après avoir perdu ma matinée à écouter les propositions
commerciales des agences, je vais me désaltérer une dernière fois parce
que l’hydratation c’est important mais aussi parce que les maxi jus de fruits
sont délicieux !
Me voilà remotivée et déterminée à me rendre
dans le désert. Je ne sais pas par où commencer mais je vais déjà
marcher jusqu’à la sortie de la ville. De là, je prends la direction du
Pukara de Quitor (Forteresse de Quitor). Je n’ai passé que trois jours en
ville, à San Salvador de Jujuy, mais je suis heureuse de retrouver de vastes
étendues sauvages. Et le paysage est à la hauteur de mon attente : je marche au milieu de nulle part, les yeux rivés sur le volcan Licancabur.
Mon chemin passe devant « Mi ultimo
refugio », le refuge d’un amoureux d’Atacama qui a construit son domicile
au milieu de nulle part et n’en est jamais reparti.
Trois kilomètres plus tard, j'arrive au Pukara
de Quitor. Cette forteresse, classée monument national, a été construite au
XIIe siècle par les Atacamenos. Pour assurer leur sécurité, ils ont choisi une
butte difficile d’accès. En effet, le Pukara de Quitor est protégé d’un côté
par une falaise et de l’autre, par un mur. Occupée et renforcée par l’Inca, la
forteresse a ensuite été assiégée par les colons espagnols en 1540. Ce sont
donc des ruines restaurées depuis les années 80 et gérées par les communautés
indigènes que je m'apprête à visiter.
La chaleur est écrasante et il n’y a pas foule pour
visiter la forteresse. Je croise deux couples mais le site est immense
alors je continue à apprécier la quiétude des lieux. J'interromps mon ascension de la butte pour apprécier la vue. Je ne sais pas si le terme
« butte » est approprié, car je n’arrête pas de grimper.
D'un
côté, j'en aperçois un peu plus sur « Mi ultimo refugio ».
Et de l’autre, je constate les effets de la
sécheresse sur la rivière San Pedro.
Le site m'offre également une vue imprenable sur
la Vallée de la mort. Cette cordillère de sel a émergé il y a des millions
d’années sous la poussée des plaques tectoniques. Sculptée par le vent et le
désert, la vallée de la mort est un lieu difficilement praticable mais de toute
beauté !
Me voilà au sommet face à l’un des murs
originels de la forteresse, restauré dans les années 80.
Allez, il ne reste plus qu’à tout redescendre et
reprendre le chemin de San Pedro de Atacama ! Sur le chemin, un paysan
amène ses chevaux près de la rivière San Pedro pour qu’ils se désaltèrent.
De retour en ville, je reste sur ma lancée pour
visiter l’église de San Pedro : toute blanche, de style colonial, elle est
dotée d’une charpente en bois de caroubier et de cactus. Il reste sur les
façades de longues coulées de terre dues aux pluies diluviennes des
jours précédents.
En arpentant les rues de San Pedro de Atacama, mon chemin croise à nouveau celui du couple de Pau avec qui je pars siroter des
cocktails de jus de fruit et dîner à l’excellent restaurant El Toconar. Je finis ma soirée en admirant le magnifique ciel étoilé d’Atacama.
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