mercredi 27 février 2013

Mar del Plata : à la découverte de son centre ville et du front de mer


Dimanche 10 février, au réveil, je rencontre le père de Lucas qui vit avec sa femme dans une maison attenante à celle de leur fils. Le père de Lucas prend plaisir à me parler de sa ville : Mar del Plata. Il m'explique qu`à son fondement, en 1874, la ville avait été construite pour devenir un grand pôle industriel et commercial. L`activité touristique s`est développée plus tardivement, vers 1920. En effet, Mar del Plata bénéficie d`une situation géographique d`exception qui a très vite suscité l`intérêt des Portenos : la ville est implantée 400 km au sud de Buenos Aires au bord de l`océan atlantique. Dès lors, Mar del Plata devient la destination de vacances idéale pour les citadins issus des hautes classes de la société.
Aujourd'hui, Mar del Plata est une station balnéaire populaire qui garde les traces de son heure de gloire visibles dans l`architecture des maisons du vieux centre. Désormais, la ville compte 1,5 millions d`habitants hors saison et atteint 7 millions de personnes durant la saison estivale. Mar del Plata accueille donc un nombre impressionnant de touristes venant, en grande majorité, de la province de Buenos Aires. Elle demeure la station balnéaire la plus célèbre du sud de la capitale !
Le père de Lucas attire également mon attention sur les conditions climatiques qui ont fortement évolué en peu de temps. Il se rappelle qu`il y a de ça 20 ans, les chaleurs estivales n`étaient pas si fortes et étaient encore supportables. La pollution a donc gravement affecté les conditions climatiques et détruit la couche d`ozone. Un immense trou est à déplorer juste au-dessus de la province de Buenos Aires ! Les causes de la pollution sont, notamment, les installations vétustes de climatisation qui laissent échapper du gaz chloré dans l`air ainsi que leur usage excessif. Une autre cause est le gaz d`échappement des voitures : les voitures les plus vétustes et les plus polluantes peuvent circuler librement. Il n`existe pas de contrôle technique ni d`obligation d`entretien ou de taxe sur les véhicules polluants. Les Argentins peuvent donc rouler avec des véhicules qui font des bruits effroyables et rejettent une fumée dont l`épaisseur laisse comprendre qu`il ne fait pas bon respirer l`air ambiant. Je suis assez pessimiste sur une possible amélioration de la situation car les voitures sont, en grande majorité, fabriquées et importées de l`étranger et coûtent un prix exorbitant. Leur achat est d`autant plus inaccessible pour la majorité de la population depuis que la Présidente de la nation a mis en place une taxe imputable sur le prix des produits importés de l`étranger.
J'apprécie beaucoup le temps que me consacre le père de Lucas et profite de cette chance d`apprendre davantage de la vie en Argentine et du regard que les Argentins portent sur leur propre pays.

Au terme de cette discussion, je décide de partir vadrouiller dans les rues de Mar del Plata. Malheureusement, le temps n`est pas clément et les fortes chaleurs de ces derniers jours laissent éclater des averses tropicales. En trois secondes je suis trempée des pieds à la tête par une eau aussi chaude que celle d`une douche ! Je continue tout de même à marcher, mais l`expérience est laborieuse. Les rues commencent à inonder car les caniveaux (quand il en existe) ne sont pas bien dimensionnés pour permettre un écoulement sans inondation de la chaussée !


Ça y est, c`est la crise ! Les rivières dans lesquelles je marche arrachent les lanières de mes tongs et je me retrouve pied nu à courir après l`une de mes tongs emportée par le courant :) Muuuuuuuuu !
Je prends la sage décision de m'abriter en espérant que la pluie cesse rapidement. Pendant ce temps, j'observe le trafic : les voitures ont de l`eau jusqu'au-dessus des roues ! Un conducteur abandonne sa voiture sur le bas côté après s`être enlisé dans l`eau. Un autre vient de noyer le moteur de son véhicule juste devant mes yeux ! Les conducteurs ne sortent pas énervés de leur véhicule et semblent s`être résignés à cette situation.

La pluie ne s`arrêtant pas, je décide de retourner au domicile de Lucas. A mon retour, je rencontre la mère de Lucas qui est peintre. C`est une femme très gentille, très fière de  la carrière médicale de son fils. Elle m'embrasse comme si j'étais sa propre fille et me quiche le visage entre ses mains en m`appelant la "chiquita"  (la "mignonette") !  Lucas est de retour de sa journée de travail. La pluie a cessé. Nous sortons ensemble pour voir les chars du carnaval mais nous ne parvenons pas à les trouver : un défilé aura lieu demain mais rien n`est prévu pour ce soir !
Nous décidons alors de rejoindre le centre ville. Celui-ci est bondé d`une foule de touristes, ce qui ne nous facilite pas la promenade. Nous prenons toutefois le temps de nous promener dans un marché artisanal situé sur la Diagonal Pueyrredon. A notre grande surprise, nous pouvons y trouver des produits à des prix raisonnables. Je craque pour un carnet dont les couvertures sont en bois et gravées à la main et les reliures sont en corde. Je demande à ce que le carnet soit gravé au nom d`une amie d`enfance très chère à mon cœur pour pouvoir lui offrir à mon retour (elle se reconnaîtra !). Nous continuons notre promenade et passons devant la cathédrale San Pedro.



Nos pas nous mènent ensuite sur la Plaza San Martin.


De là, nous décidons de partir nous restaurer dans un buffet à volonté. Lucas devant se lever tôt demain matin, rejoint son domicile. Je continue la visite de Mar del Plata jusque tard dans la nuit. Je pars me promener en front de mer sur la Playa de los Pescadores ou trône l`immense Casino central. Le front de mer est autant fréquenté que le centre ville et hormis, le Casino central qui est impressionnant, le reste est envahi par les touristes qui ne respectent pas le littoral (emballages et déchets jetés au sol).



Je marche le long de la côte, en direction du nord, sur la Playa Popular. En s`éloignant du centre, le littoral devient de plus en plus agréable. Les côtes sont plus sauvages, les plages disparaissent pour laisser place aux rochers. Je peux enfin respirer l`air de l`océan !



Les heures passent et la pluie reprend faiblement pour se transformer en trombe d`eau. Me voilà encore trempée et cette fois-ci, la pluie n`a rien à voir avec une pluie tropicale. Je décide donc de rentrer mais c`est une véritable bataille pour réussir à attraper un taxi vide avant qu`un autre touriste ne l`arrête. Heureusement, j'ai une bonne technique qui consiste à sauter sur le taxi et ouvrir la portière sans demander l`avis de personne. A la fin de la journée, je suis fatiguée du bruit et de la foule. J'essaierais demain d`en profiter davantage et si le temps me le permet, je partirais à la rencontre des lobos marinos (lions de mer) !

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