mardi 14 mai 2013

San Carlos de Bariloche : une ville en parfaite harmonie avec la nature


Mercredi 27 février, je me réveille à San Carlos de Bariloche, petite ville de 120 000 habitants, située au cœur du Parc national Nahuel Huapi et sur les berges du lac Nahuel Huapi qui s`étend sur 100 km de long.


Cette ville aux allures de village alpin semble avoir trouvé son équilibre entre le dynamisme citadin et la quiétude qu'offrent les lacs et les montagnes qui l'entourent. En effet, la ville possède ce qui est nécessaire pour vivre au quotidien (centres commerciaux, écoles, universités, pôle industriel, services,...) tout en offrant la possibilité d`exercer de nombreuses activités de plein air (kayak, canyon, randonnée, ski,...). Après avoir passé deux jours sur la route 40 à rencontrer des villages implantés au milieu de nulle part, une telle ville semble inespérée ! Il ne me faut que très peu de temps pour m'y sentir bien et rêver de ce que pourrait être ma vie si je vivais ici. 

Pour profiter au mieux du Parc national, je décide d`en parcourir une partie en vélo. Me voilà donc partie pour le centre ville afin de prendre un bus qui me dépose à la sortie de San Carlos de Bariloche. Sur le trajet, aucun immeuble ni favellas à l`horizon : je suis constamment entourée de forêt, de lacs et de montagnes.
Me voici au cœur de  la forêt Valdivian, devant l`agence de location de vélos "Bike Rental". Je n`ai pas prévu assez d`argent pour louer les vélos et l`agence ne possède pas de terminal bancaire. La seule option qui s`offre à moi est donc de retirer de l'argent mais comme vous pouvez l`imaginer, les distributeurs ne courent pas les "arbres" dans une forêt. Je fais donc un peu de stop pour rejoindre le distributeur le plus proche. Après 20 minutes de marche et de tentative de stop infructueuse, un Argentin nm'embarque dans sa voiture. Je ne pouvais pas mieux tomber : le conducteur est très sympa et je passe un agréable moment à discuter avec lui.

Me voilà de retour devant l`agence de location. Vélo en main, je décide de suivre le Circuito chico, petit parcours d`une vingtaine de kilomètres à travers le Parc national. Je fais un premier arrêt sur un pont qui m'offre une belle vue sur le lac Perito Moreno.



En longeant les berges du lac, j'aperçois les magnifiques îles Conejos dominées par une partie de la Cordillère des Andes.



Je poursuis notre route et m'écarte du Circuito chico afin d`emprunter un chemin de terre qui passe à travers les bois et mène à une Colonie suisse. Ce chemin est très agréable à parcourir ! Ses nombreuses descentes me permettent de prendre de la vitesse et je me régale de rouler à vive allure tout en esquivant les pierres et les trous et en gérant les dérapages. J'arrive à la Colonie suisse qui est aujourd'hui habitée par des Suisses et des Allemands. Ils sont, pour la plupart d`entre eux, des descendants de personnes expatriées en Argentine au lendemain de la Seconde guerre mondiale.


La Colonie suisse est réputée pour son côté pittoresque et il est vrai que l`architecture des maisons et l`ambiance qui y règne me feraient presque oublier que je suis en Argentine.


Je me promène dans la Colonie et je m'attarde dans son marché artisanal. Les recettes des ventes réalisées par les artisans sont mutualisées : elles sont, pour partie, partagées entre eux et pour la partie restante, affectées à l`entretien de la Colonie. Ici, la bière est servie à la tireuse dans de grandes chopes d`un litre et plusieurs femmes tiennent des stands de spécialités pâtissières suisses. Une atmosphère familiale et conviviale se dégage de cette communauté et je passe un agréable moment à discuter avec les artisans, à regarder leur technique de travail et à profiter de cette ambiance. 



Je reprends la route en direction du Circuito chico. Les descentes deviennent des montées et je mange un peu de poussière au passage des voitures. Je poursuis mon parcours autour du lac Perito Moreno et m'arrête un instant pour admirer le Cerro Campanario (Mont Campanario) qui culmine à 1 050 mètres d`altitude. 

Depuis le début du parcours, les paysages rivalisent de beauté et la Bahia Lopez (Baie Lopez) ne fait pas exception !



Le Circuito chico m'amène ensuite de l`autre côté du lac, sur la péninsule Quetrihué. Il s`ensuit de longues montées dans les cols de montagne (ça fait les cuisses !) et des descentes où je peux me laisser glisser sur la route et prendre de grandes bouffées d`air pur. J'entame  enfin la dernière partie du parcours qui passe tout près du port Panuelos. Cette partie du Circuito chico est tout aussi belle que les précédentes mais moins appréciable en raison des bus de ville qui défilent sur la route à grande vitesse. C`est un peu dangereux car en Argentine, les conducteurs ne se soucient pas du piéton. Au mieux, ils prennent la peine de klaxonner pour que le piéton se retire de leur passage mais ils ne freinent jamais ! 
Je parviens à rejoindre l`agence de location sans incident et restitue mon vélo.



De retour à San Carlos de Bariloche, je m'attarde dans son centre ville et plus particulièrement, dans le Centro civico (Centre civique). Les bâtiments ont été dessinés par l`architecte Ezequiel Bustillo pour lequel l`architecture européenne est une source d`inspiration ! Aujourd'hui, cette architecture est devenue une référence dans la région des sept lacs.



Sur la place du Centro civico, des foulards dessinés sur le sol attirent mon attention. La place est entièrement recouverte de ce dessin qui est en réalité le symbole des "Folles de mai". Il s`agit d`un mouvement composé d'épouses, de mères et de sœurs qui recherchent les hommes de leur famille disparus durant la dictature. Elles réclament, auprès du gouvernement argentin, des explications sur les circonstances de leur disparition et de rechercher leurs corps. 
Pour que le gouvernement et l`opinion publique ne les oublient pas, les "Folles de mai" laissent leur trace sur des lieux publics en dessinant un foulard en dessous duquel il est inscrit le nom du disparu ainsi que la date présumée de leur disparition. Cela fait froid dans le dos de voir que tant de personnes ont disparu et d`imaginer le courage de ces femmes qui se battent en vain depuis 35 ans !



Je profite de cette fin d`après-midi pour faire quelques courses pour le repas de ce soir et m'empiffrer de framboises que j'achète à un vendeur de rue. Cette première journée à San Carlos touche à sa fin. Je peux sentir mes cuisses qui me lancent mais je suis heureuse !

Jeudi 28 février, je repars me promener dans le centre-ville de San Carlos de Bariloche et flâne le long des avenues remplies d`artisans-chocolatiers !



Lorsque l`un d`entre eux me propose de rentrer pour visiter son atelier et participer à une dégustation, vous vous doutez bien que je ne me suis pas faite prier :) A mon plus grand plaisir, certains chocolats sont fourrés au dulce de leche !

Je décide ensuite d`éliminer tout ce bon chocolat et de partir voir de plus près le Cerro Otto (Mont Otto) qui culmine à 1 405 mètres d`altitude. Pour cela, je pars en bus rejoindre la sortie de la ville. De là, j'emprunte un téléphérique qui m'amène dans la montagne.


Le prix des billets revient intégralement à la fondation Sara Maria Furman. Cette fondation en verse la moitié à l'association coopérative de l'hopital de Bariloche et l'autre moitié à l'association ORY qui gère un hopital de la province de Buenos Aires accueillant des personnes handicapées. Boris Furman, fondateur de la fondation Sara Maria Furman était un homme remarquable qui avait comme préoccupation principale l'aide de son prochain et des plus pauvres. Comme sa situation financière le lui permettait, il a réalisé de nombreuses œuvres caritatives qui sont aujourd'hui poursuivies par sa fondation.

De là-haut, la vue sur une partie du Parc national Nahuel Huapi et sur San Carlos de Bariloche est magnifique !



Je pars me promener dans la montagne et rejoignons le Cerro Otto où je reste en admiration devant la nature qui m'entoure. Je me ressource dans le calme et la tranquillité.


Je rejoins ensuite la tour où se loge une cafétéria pour boire un verre. La tour pivote sur elle-même, ce qui permet d`avoir une vue à 360° degrés sur l`intégralité du site.
Définitivement, San Carlos de Bariloche est un coup de cœur ! J'y resterais bien plus longtemps mais le goût de l`aventure m'amène à devoir préparer la prochaine étape de mon périple qui me mènera hors des terres d`Argentine et vers la capitale du Chili !

2 commentaires:

  1. Ca donne envie d'y faire un tour à ce San Pedro de Biloche surtout avec le temps de merde qu'on se tape depuis au moins 6 mois à Toloche. Je vais être désagradable mais vous rentrez quand ?


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  2. Muuuuu ! C'est San Carlos de Bariloche et nous sommes certains que ça te plairait. Nous cherchons a rentrer mais c'est complique ! Au plus tard, nous serons de retour le 1er juin avec le billet déjà acheté. Bisous !

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