Mardi 12 février, c`est mardi gras. L`Argentine étant un pays catholique, les Argentins bénéficient de deux jours fériés (lundi et mardi) pour célébrer l`avènement du carême. C`est également le moment ou le carnaval bat son plein !
Ayant raté mon bus hier, je suis toujours à Mar del Plata. Je profite de cette journée en bonus pour visiter certains monuments qui sont des emblèmes de la ville, dont le Torreon del monje. Pour m'y rendre, je marche en front de mer sur la Playa de los Pescadores en direction du Sud, jusqu`à la Punta Piedras. La Punta Piedras offre une belle vue sur l`océan. L`endroit est paisible, loin de la cohue de la Playa de los Pescadores et du centre ville. Je m'amuse de voir les saisonniers, travaillant dans les snacks et les restaurants, complètement amorphes, assommés par la quiétude des lieux ou bien par une soirée un peu trop arrosée.
Le Torreon del monje, édifice de style médiéval, est bâti sur les rochers de la Punta Piedras. Il a été construit en plusieurs étapes : en premier lieu, le fort, puis le pont qui permet d`accéder à des escaliers qui se situent de l`autre coté de la route derrière des murailles. Cela laisse penser que des remparts ont existé à cet endroit.
En réalité, il n`en n`est rien. Contrairement aux apparences, il ne s`agit pas d`un fort de l`époque médiévale qui a été conservé ou restauré mais d`un monument contemporain. En effet, la construction du Torreon del monje date de 1904 et son pont de 1999. Son style médiéval avait été délibérément choisi pour donner à ce lieu une image historique et distinguée. Mar del Plata est une ville avec une histoire récente construite pour développer le commerce et l`industrie, puis pour accueillir les habitants de Buenos Aires durant l`été.
L`intérieur du Torreon del monje abrite un restaurant d`apparence assez chic. Bien que les prix soient raisonnables, je préfère déjeuner sur la terrasse d`un snack en front de mer pour profiter du soleil et de la vue.
Après le déjeuner, je quitte le front de mer pour me rendre dans le vieux centre. Cette partie est le témoignage historique de l`âge d`or de Mar del Plata, quand la population aisée de Buenos Aires investissait les lieux pour la période estivale afin de profiter de sa station balnéaire et de sa vie nocturne. Certaines maisons de style français ont été conservées et rénovées dans les années 50. Ce style a été choisi par les citadins car les influences européennes étaient synonymes de bon goût.
Ces grandes demeures sont implantées tout autour de la Iglesia Stella Maris, qui possède un impressionnant autel de marbre.
Le vieux centre est vraiment charmant. Il fait bon vivre dans ce quartier ombragé et calme. Après une nuit passée dans une chambre avec un lit simple, l`appel de la sieste se fait entendre. Juste à côté de la Torre tanque (tour construite en 1943 aujourd'hui affectée à la distribution de l`eau courante et dont le sommet offre une vue sur l`ensemble de la ville), j'aperçois un jardin dans lequel je décide de m'allonger et siester quelques heures (oui, la vie est dure...).
Au réveil, je décide de me mettre en route pour récupérer mes bagages à l`hôtel et prendre mon bus pour Puerto Madryn pour enfin découvrir la Patagonie ! Sur le trajet, je m'arrête dans un supermarché pour acheter du gel douche. Vous devez sûrement vous demander pourquoi je vous en parle ! La réponse est simple : en étant loin de la France et de ma région, le Languedoc-Roussillon, j'ai eu un coup de foudre pour mon gel douche pour lequel je ressens beaucoup d`affection. En effet, mon gel douche n`est pas n`importe quel gel douche, il est unique et doté d`une valeur inestimable ! C`est le gel douche que de nombreux sudistes rêveraient d`avoir : c`est LE gel douche senteur vinasse !
Grâce à lui, il sera désormais impossible de me confondre avec une Brésilienne :)
Sacs sur le dos, je me rends à la gare des bus. Tout se passe bien : le chauffeur m'accepte avec mon billets de la veille et je n`ai pas à payer de frais supplémentaires. Me voilà donc partie pour un trajet en bus d`une durée de 16h !!! C`est long mais la Patagonie, ça se mérite !
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